Après Rached Ghannouchi, maintenant, c’est Lazhar Akremi qui, à son tour, décide de ne plus répondre aux convocations du juge d’instruction, alors que Bassam Trifi n’accepte pas d’être auditionné.
Il semble que la décision prise par Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, de boycotter les convocations qui lui seront adressées par les juges chargés d’instruire les dossiers dans lesquels pèsent sur sa personne des présomptions de culpabilité dans plusieurs affaires comme celles de l’Association Namaa, du complot contre la sûreté de l’Etat ou de l’envoi de jihadistes aux foyers de tension en Libye ou en Syrie, a fait des émules car certaines personnalités poursuivies par la justice ou invitées à titre d’information tout simplement refusent, désormais, de se faire auditionner en annonçant qu’elles ne répondront pas aux convocations qui leur sont envoyées. Hier, vendredi 28 avril, Me Bassam Trifi, président de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (Ltdh), a fait savoir qu’il ne se présentera pas devant la brigade nationale de lutte contre le terrorisme qui lui a adressé une convocation pour son audition le jour même, «à titre de renseignement» comme écrit dans le texte de la convocation.
Ainsi et comme il l’a affirmé lui-même dans plusieurs déclarations, Me Bassam Trifi n’est pas convoqué en tant que suspect dans une affaire de terrorisme ni en tant que témoin, dans la mesure où la convocation indique clairement que le juge d’instruction aura à lui poser certaines questions pour se «renseigner» auprès de lui à propos de certaines affaires dont la nature n’est pas spécifiée.
Le président de la Ltdh justifie sa décision de faire la sourde oreille à la convocation de la brigade antiterroriste en soulignant qu’il «a juré de préserver les secrets de ses clients et que sa convocation n’a aucune utilité».
Il ajoute : «Ce genre de harcèlement et d’actes visant à m’intimider n’auront pas d’impact et je continuerai à militer pour les droits et les libertés».
Par ailleurs, il paraît que les présumés coupables dans l’affaire dite de complot contre la sûreté de l’Etat ont décidé d’emboîter le pas à Rached Ghannouchi dans sa décision de ne plus se présenter auprès des juges d’instruction.
Et c’est au tour de Lazhar Akremi, suspecté être impliqué dans l’affaire de complot contre la sûreté nationale aux côtés de Kamel Ltaïef, Khayam Turki et Jawher Ben M’barek, de refuser de rallier le siège du pôle antiterroriste pour y être auditionné.
D’après le comité de sa défense, l’ancien ministre nidaiste refuse de se déplacer au pôle antiterroriste «dans un véhicule de transport de détenus ne répondant pas aux conditions humaines».
En tout état de cause, on apprend que l’audition en question a été reportée au 17 mai prochain.